Juste avant de quitter Delhi, Sylvain, un ami qui travaille à l’ambassade de France, m’a demandé : « Huques, quel est l’endroit qui t’as le plus marqué en Inde ? »​

Sans hésiter une seconde, je lui ai répondu : « Old Delhi ! »​

« Pourquoi ? » m’a-t-il questionné.​

« Parce qu’Old Delhi pour moi, c’est Sanju ! Et Sanju, c’est sans doute la plus belle histoire de vie que j’ai entendu pendant cette période de deux ans et demie vécue à Delhi. »​

Cette histoire, avant de quitter Delhi pour une prochaine aventure, j’ai souhaité en garder une trace écrite, photographique et bien vivante, parce qu’elle est juste magnifique et mérite d’être partagée. ​

Comment un enfant peut-il décider à six ans de ne pas suivre ses parents et de rester vivre seul dans Old Delhi ? ​

Comment cet enfant peut-il se faire piéger par la drogue ?​

Comment ce même enfant peut-il décider quelques années plus tard de faire confiance à des travailleurs sociaux alors que ses amis l’en dissuadent ? ​

Comment Sanju a-t-il réussi à se libérer de toute dépendance, à étudier l’hindi, l’anglais, le français, à retrouver sa famille et devenir guide de Old Delhi ? ​

Par amour ! Amour de son prochain et amour d’Old Delhi. ​

Car ce coeur de Delhi que Sanju connait comme sa poche a une âme, des odeurs spéciales, des couleurs et des bruits uniques, des savoir-faire manuels perfectionnés de génération en génération dans des ateliers d’imprimerie, de broderie, de cuisines.​

Ce coeur est bien vivant, avec les belles palpitations des marchands ambulants, des livreurs, des touks touks qui se croisent dans de minuscules ruelles qui donnent sur de magnifiques havelis, cachées par des portes séculaires, à proximité du plus grand marché des épices d’Asie, un « vrai bordel organisé » comme dit Sanju !

Merci Sanju pour m’avoir permis de découvrir une des merveilles du monde et m’avoir si bien transmis ton amour d’Old Delhi et de la vie qui règne ici. Ton histoire de vie est un vrai témoignage, extraordinaire.​

Hugues